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Pourquoi Jésus est-il mort avant la Pâque dans l’Évangile de Jean et après la Pâque dans Matthieu, Marc, et Luc ?

  • octobre 22, 2024
  • Jess B

La mort de Jésus est un des événements les plus importants du christianisme, constituant le cœur de la foi chrétienne. Les Évangiles fournissent des récits riches et détaillés de cet événement, mais un examen attentif révèle une divergence notable dans la chronologie des faits. Dans l’Évangile de Jean, Jésus est crucifié avant le repas de la Pâque juive, tandis que dans les Évangiles synoptiques (Matthieu, Marc et Luc), il est crucifié après avoir célébré ce repas avec ses disciples. Ce décalage apparent a intrigué les théologiens et les historiens pendant des siècles. En quoi ces divergences sont-elles significatives ? Quelle explication peut-on en tirer ? À travers les interprétations de théologiens influents comme Peter J. Williams et N.T. Wright, nous allons explorer les raisons derrière cette différence et son importance théologique.

La chronologie de la mort de Jésus dans les Évangiles synoptiques

Les trois premiers Évangiles, appelés Évangiles synoptiques (Matthieu, Marc et Luc), racontent la dernière semaine de la vie de Jésus avec une structure narrative très similaire. Tous trois s’accordent sur le fait que Jésus a célébré le repas de la Pâque avec ses disciples le soir avant son arrestation, un événement souvent appelé la Cène.

  • Matthieu 26:17-19 mentionne clairement que Jésus et ses disciples ont préparé et mangé le repas pascal ensemble. Le texte dit : « Le premier jour des pains sans levain, les disciples vinrent à Jésus, et lui dirent : Où veux-tu que nous te préparions le repas de la Pâque ? »
  • Marc 14:12-16 et Luc 22:7-13 suivent une ligne similaire. Ils rapportent que les disciples de Jésus ont suivi ses instructions pour trouver un endroit où ils pourraient célébrer la Pâque.

Dans ces récits, la Cène est un repas pascal traditionnel, et Jésus est crucifié après cette célébration, le lendemain. Les Synoptiques suggèrent donc que Jésus est mort après le repas de la Pâque, pendant la fête des pains sans levain, un moment où les Juifs se souvenaient de la sortie d’Égypte.

La chronologie de la mort de Jésus dans l’Évangile de Jean

À l’inverse, l’Évangile de Jean place la crucifixion de Jésus avant le repas de la Pâque. Jean ne mentionne pas que Jésus ait célébré la Pâque avec ses disciples, et il souligne même que Jésus est mort au moment précis où les agneaux pascals étaient sacrifiés pour la Pâque.

  • Jean 19:14 déclare que Jésus a été crucifié « le jour de la préparation de la Pâque », indiquant que la Pâque n’avait pas encore été célébrée au moment de la crucifixion. Dans ce contexte, la crucifixion de Jésus se produit avant le repas pascal, alors que dans les Synoptiques, elle a lieu après.
  • L’accent mis sur le moment de la mort de Jésus semble délibéré. Jean souligne dès le début de son Évangile que Jésus est l’Agneau de Dieu, celui qui « ôte le péché du monde » (Jean 1:29). En faisant mourir Jésus au moment où les agneaux étaient sacrifiés pour la Pâque, Jean offre un symbole puissant : Jésus est le véritable agneau pascal.

Un conflit chronologique ou un enrichissement théologique ?

La différence entre Jean et les Synoptiques concernant la chronologie de la mort de Jésus pourrait, à première vue, être perçue comme une contradiction. Pour les lecteurs modernes qui cherchent des faits précis et une chronologie exacte, cette divergence peut paraître troublante. Mais pour les auteurs des Évangiles, la priorité n’était pas toujours la stricte exactitude chronologique, mais la signification théologique de leurs récits.

Les Évangiles ne sont pas de simples biographies ; ils ont été rédigés avec des objectifs théologiques et pastoraux en tête. Cela signifie que chaque évangéliste a pu choisir de structurer son récit de manière à souligner certains aspects de la mission et du rôle de Jésus. Toutefois, cette divergence n’a pas échappé aux spécialistes, et plusieurs tentatives ont été faites pour expliquer ce décalage.

Explication de Peter J. Williams : Les calendriers juifs divergents

Peter J. Williams, un expert en Nouveau Testament, offre une explication basée sur la diversité des calendriers juifs au premier siècle. Il souligne que différents groupes juifs suivaient parfois des calendriers différents pour observer leurs fêtes religieuses. Par exemple, les Pharisiens et les Sadducéens pouvaient utiliser des méthodes différentes pour déterminer le début d’un mois ou d’une fête, en se basant sur l’observation de la nouvelle lune.

Williams suggère que Jésus et ses disciples ont pu célébrer le repas pascal un jour plus tôt que la majorité de la population juive de Jérusalem. Ils auraient pu suivre un calendrier différent, probablement celui des Esséniens ou un autre groupe marginalisé. Cette hypothèse expliquerait pourquoi, dans les Évangiles synoptiques, Jésus mange le repas de la Pâque avant d’être arrêté, tandis que dans l’Évangile de Jean, le repas pascal est encore à venir au moment de la crucifixion.

Selon cette explication, il n’y aurait pas de contradiction réelle entre Jean et les Synoptiques, mais simplement une différence de perspective due à l’utilisation de calendriers différents.

Interprétation de N.T. Wright : Une dimension théologique

N.T. Wright, un autre éminent théologien, propose une approche qui se concentre davantage sur la théologie que sur la chronologie. Pour Wright, la divergence entre Jean et les Synoptiques reflète les différentes priorités théologiques des auteurs. L’Évangile de Jean a pour but de montrer Jésus comme l’Agneau de Dieu. En plaçant la crucifixion de Jésus au moment où les agneaux pascals étaient sacrifiés, Jean insiste sur une idée théologique centrale : Jésus est l’agneau parfait, dont le sacrifice délivre le monde de ses péchés.

Dans les Évangiles synoptiques, en revanche, l’accent est mis sur le repas de la Pâque, où Jésus établit une nouvelle alliance avec ses disciples à travers le partage du pain et du vin. Le symbolisme de la Cène est crucial dans les Synoptiques, car il représente la communion et l’engagement des disciples dans cette nouvelle alliance.

Wright argue que les deux récits sont complémentaires, plutôt que contradictoires. Jean insiste sur la nature sacrificielle de la mort de Jésus, tandis que les Synoptiques mettent en avant la communion entre Jésus et ses disciples avant sa mort.

Une approche harmonisante : deux perspectives d’un même événement

Face à ces divergences, certains chercheurs ont tenté de concilier les deux récits. Une hypothèse est que Jésus a célébré un repas de la Pâque anticipé avec ses disciples, conformément à un calendrier différent. Ce repas aurait pu avoir lieu la veille du repas pascal traditionnel, permettant ainsi à Jean de placer la mort de Jésus avant la Pâque, tout en laissant les Synoptiques rapporter qu’il a célébré la Pâque avec ses disciples.

D’autres suggèrent que les différences sont principalement d’ordre théologique et symbolique. En effet, chaque évangéliste a une intention particulière. Jean veut insister sur le rôle de Jésus comme l’agneau pascal, alors que les Synoptiques mettent l’accent sur la dernière Cène et le rôle de Jésus comme celui qui inaugure la nouvelle alliance.

Conclusion : La signification au-delà de la chronologie

La question de savoir pourquoi Jésus est mort avant la Pâque dans l’Évangile de Jean et après la Pâque dans les Évangiles synoptiques n’est pas simplement une question de calendrier ou de dates. Comme l’ont montré Peter J. Williams et N.T. Wright, ces récits sont façonnés par des préoccupations théologiques. Chaque Évangile met en lumière un aspect particulier de la mort de Jésus, que ce soit son rôle comme l’agneau pascal ou l’instauration d’une nouvelle alliance à travers la Cène.

La diversité des récits évangéliques nous offre ainsi une vue plus riche et plus nuancée de la signification de la mort de Jésus. Plutôt que de remettre en question l’historicité des récits, ces différences nous invitent à approfondir notre réflexion sur le mystère de la rédemption. Le fait que les Évangiles ne suivent pas une chronologie parfaitement harmonisée souligne leur objectif principal : révéler la signification spirituelle et théologique de la mort et de la résurrection de Jésus. Ainsi, la croix reste au cœur du message chrétien, non seulement comme un événement historique, mais aussi comme un moment de rédemption éternelle.

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