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Oui… la Bible contient des erreurs !

  • septembre 17, 2024
  • Jess B

Depuis des siècles, la Bible a été lue, étudiée, et scrutée par des millions de personnes à travers le monde. Elle est considérée comme la Parole inspirée de Dieu, un texte sacré qui guide la vie spirituelle de nombreux croyants. Pourtant, au fil des années, certains lecteurs ont soulevé des questions troublantes : des contradictions dans les récits, des chiffres qui ne correspondent pas, des noms qui semblent changer d’un texte à l’autre. Comment se peut-il que ce livre divinement inspiré contienne de telles erreurs apparentes ?

Par exemple, dans les récits des rois de l’Ancien Testament, les âges et durées de règnes ne semblent pas toujours s’accorder. Dans d’autres passages, des noms de personnages ou de lieux changent d’un livre à l’autre, créant une impression de confusion ou d’inexactitude. De plus, certains chiffres dans des récits militaires ou de recensements semblent si élevés qu’ils défient la réalité historique. Face à cela, il est facile de se demander : la Bible est-elle vraiment exempte d’erreurs ? Et si oui, comment expliquer ces incohérences ?

Cet article se penchera sur ces exemples souvent mis en avant pour démontrer que la Bible contient des erreurs. Mais au lieu de confirmer cette hypothèse, nous allons explorer ce que disent les experts de l’Ancien Testament pour comprendre que, sous la surface, ces « erreurs » pourraient bien révéler autre chose…

1. Les chiffres contradictoires dans les récits bibliques

L’une des critiques les plus fréquentes à l’encontre de la Bible concerne les chiffres. Par exemple, dans 1 Rois 7:26, il est mentionné que la « mer de bronze » contenait 2000 baths d’eau, alors que dans 2 Chroniques 4:5, elle en contient 3000. Ce genre de divergence peut sembler une erreur, mais lorsque nous comprenons les contextes littéraires et culturels des auteurs bibliques, ces différences prennent un autre sens.

Approche contextuelle

Tremper Longman III souligne que les chiffres dans l’Ancien Testament sont souvent symboliques ou approximatifs. À l’époque, les chiffres étaient rarement utilisés de manière aussi précise que dans notre société moderne. Longman explique que les auteurs bibliques n’avaient pas l’intention de transmettre des données mathématiques exactes comme nous le comprenons aujourd’hui. Au lieu de cela, ils utilisaient souvent des nombres pour souligner la grandeur ou l’importance d’un événement ou d’un objet. Il est donc possible que l’auteur de 1 Rois ait simplement mentionné une capacité approximative pour exprimer l’ampleur de la « mer de bronze », tandis que l’auteur de 2 Chroniques a opté pour un chiffre plus impressionnant.

De plus, Bruce Waltke rappelle que les différences apparentes peuvent résulter d’un usage littéraire différent ou d’une transmission des textes à travers les siècles. La culture juive ancienne privilégiait souvent l’oralité, et dans ce processus, les chiffres pouvaient être altérés ou ajustés sans que cela soit considéré comme une falsification du message divin.

2. Les généalogies et les noms divergents

Un autre exemple de prétendue « erreur » dans la Bible concerne les généalogies. Si vous comparez les généalogies de Jésus dans les Évangiles de Matthieu 1 et Luc 3, vous verrez rapidement que les deux listes sont différentes. Comment peut-on expliquer que deux récits inspirés par Dieu présentent des lignées divergentes pour la même personne ?

Harmonisation et approche théologique

John Goldingay explique que ces divergences ne sont pas des erreurs, mais reflètent des perspectives théologiques différentes. Matthieu, en tant qu’auteur juif, met l’accent sur la royauté de Jésus en traçant sa lignée à partir de David et Abraham. Luc, quant à lui, souhaite insister sur l’universalité du salut apporté par Christ en remontant sa généalogie jusqu’à Adam, le père de toute l’humanité. Les variations dans les noms ou les ancêtres ne sont donc pas des contradictions, mais des choix théologiques qui servent un but précis dans la narration.

Goldingay explique également que, dans certaines traditions, les noms de personnages bibliques pouvaient changer ou varier selon le contexte historique ou culturel. Cela ne signifie pas que les écrivains bibliques se sont trompés, mais plutôt qu’ils ajustaient parfois leur récit pour refléter des significations spirituelles plus profondes.

3. Les grandes armées et les recensements improbables

Certaines des critiques les plus fréquentes concernent les chiffres impressionnants associés aux armées et aux populations. Par exemple, dans 2 Samuel 24:9, David ordonne un recensement de ses soldats, et le rapport final indique qu’il y avait 800 000 hommes aptes à combattre en Israël, et 500 000 en Juda. Pourtant, dans 1 Chroniques 21:5, les chiffres sont différents : 1 100 000 hommes pour Israël et 470 000 pour Juda. Cette disparité semble indiquer une contradiction flagrante.

L’approche historique et symbolique des chiffres

Walter Brueggemann nous rappelle que ces récits doivent être lus à la lumière des intentions théologiques de leurs auteurs. Les recensements dans la Bible ont souvent une portée symbolique, et les chiffres peuvent être exagérés pour souligner la puissance ou la gloire d’un royaume. Dans ce cas précis, il est possible que les deux auteurs aient utilisé des chiffres symboliques pour exprimer la grandeur de l’armée de David, sans que l’exactitude mathématique soit leur objectif premier.

Brueggemann fait également remarquer que la Bible, en tant que texte ancien, est le produit d’une culture qui ne valorisait pas la précision statistique de la même manière que nous le faisons aujourd’hui. Ce qui importait pour les rédacteurs était de transmettre des vérités spirituelles profondes, et non de rendre compte d’un recensement minutieusement exact. Ainsi, ces différences dans les chiffres ne sont pas des erreurs, mais des choix littéraires et théologiques.

4. Les erreurs apparentes dans les noms géographiques

Parfois, la Bible semble faire des erreurs dans les noms de lieux. Par exemple, dans 2 Samuel 8:13, il est dit que David a vaincu 18 000 Syriens dans la vallée du Sel, mais dans 1 Chroniques 18:12, c’est Abishaï, le chef de l’armée de David, qui est crédité de la victoire contre les Édomites. Cette confusion apparente a conduit certains lecteurs à se demander si les auteurs bibliques maîtrisaient bien les événements qu’ils décrivaient.

Réinterprétation des événements et variations de transmission

Bruce Waltke et Gordon Wenham offrent une explication éclairante à ce sujet. Waltke suggère que ces variations de noms peuvent être dues à des traditions orales multiples qui se sont développées autour des mêmes événements. Il était courant, dans les cultures anciennes, d’attribuer une victoire à un roi ou à un général selon les récits que chaque génération transmettait. La victoire de David contre les Syriens et celle d’Abishaï contre les Édomites sont probablement deux versions d’un même événement, racontées sous des perspectives légèrement différentes.

Gordon Wenham, pour sa part, nous rappelle que ces récits ne sont pas des rapports de guerre détaillés tels que nous les concevrions aujourd’hui, mais plutôt des mémoires théologiques et historiques visant à montrer la main de Dieu à l’œuvre dans l’histoire d’Israël. Les variations de noms ou de lieux ne remettent pas en cause l’inspiration divine du texte, mais illustrent la richesse des traditions orales qui ont contribué à la formation du canon biblique.

5. Les contradictions morales apparentes

Certaines critiques avancent que la Bible contient des contradictions sur le plan moral. Par exemple, dans Exode 20:13, il est dit « Tu ne tueras point », tandis que dans d’autres parties de l’Ancien Testament, Dieu commande aux Israélites de combattre et parfois de détruire complètement certaines nations, comme les Cananéens. Ces instructions semblent contradictoires avec l’interdiction de tuer. Comment expliquer cette apparente dissonance morale ?

Compréhension contextuelle et théologique

Walter Brueggemann explique que ces passages doivent être compris dans leur contexte historique et théologique. Les guerres dans l’Ancien Testament sont souvent présentées comme des jugements divins contre des nations qui avaient atteint un niveau extrême de dépravation morale. Elles ne représentent pas une violation du commandement contre le meurtre, mais une application spécifique de la justice divine à une époque particulière. Brueggemann souligne également que le commandement « Tu ne tueras point » se réfère principalement au meurtre injustifié entre individus, et non à l’exercice de la justice divine à travers des moyens militaires.

Conclusion : Les « erreurs » de la Bible sont-elles vraiment des erreurs ?

Après avoir exploré ces exemples, il devient clair que ce qui semble être des erreurs ou des contradictions dans la Bible n’en sont pas vraiment lorsque nous comprenons le contexte culturel, littéraire et théologique dans lequel ces textes ont été écrits. Les chiffres, les noms et les récits divergents servent souvent des objectifs spirituels et théologiques plus profonds que nous ne pouvons pas toujours comprendre avec une lecture moderne et littérale.

Les experts tels que Walter Brueggemann, John Goldingay, Tremper Longman III, Bruce Waltke et Gordon Wenham nous aident à voir que ces « erreurs » apparentes sont en réalité des nuances qui enrichissent notre compréhension des Écritures. Ce que nous devons retenir, c’est que la Bible n’est pas un manuel de précision historique ou scientifique, mais un texte sacré qui cherche avant tout à nous rapprocher de Dieu. Et dans cette quête, elle est infaillible.

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